jeudi 10 avril 2008

En caserne

Pour le premier jour, j'avais rendez-vous à 6h30 pour un co-voiturage porte d'Italie pour aller en Essonne. A l'arrivée une demi heure plus tard, je me suis retrouvé dans une caserne avec des soldats qui vous saluent comme si vous étiez des militaires. La caserne est gigantesque et des soldats marchent à pas cadencés sous la neige. J'avais pas très envie de me retrouver à leur place, et je les regardais même d'un oeil narquois, trop content de les voir galèrer sous la neige... Seulement ce que je ne savais pas c'est que j'y aurai quand droit aussi! J'ai marché dans la neige avec un fusil, comme un bidasse. Ça m'apprendra à faire du mauvais esprit!

Les premières impressions qui caractérisent la figuration, c'est l'ennui. Une fois que l'on est habillé, le premier assistant réalisateur nous conduit dans une baraque et on attend que l'on nous appelle pour passer devant la caméra. Dans ce genre de situation, on lit où on discute avec les autres figurants. Les discussions sont étrange car il faut faire le moins de bruit possible car le preneur de son entend tout ou presque. On assiste donc à des dialogues qui se font sur le ton de la confidence. Et malgré une certaine méfiance, à l'égard des figurants, des discussions s'engagent sur divers sujets et notamment sur l'état du cinéma. Je peux aussi mesurer le sentiment de défiance vis à vis de la droite et du Président. C'est d'ailleurs lui qui fait l'objet des commentaires les plus violents. Il y a aussi de l'inquiétude quant à l'avenir; les craintes portent sur les rémunérations à venir qui sont semble-t-il à la baisse de manière très conséquente. Ce qui me frappe aussi, c'est de voir des visages qui me semblent familier, et pour cause, les figurants sont tous ou presque des intermittents. J'ai aussi le sentiment d'être le plus jeune parmi les figurants. Certains figurants ne vivent que de la figuration et sont familier d'acteurs et réalisateurs reconnus. Ils ont tous été dans des films que l'on a pu voir en allant au cinéma. Dans l'ensemble, je rencontre des passionnés du 7ème Art. Certains sont plus charismatique que d'autres et s'amusent à faire rire la galerie pendant les moments perdus.

A la fin de ma première journée de tournage, la fatigue m'est tombé dessus d'un coup. Et l'inconvénient de mon costume résidait dans mes chaussures . Ce sont des grosses galoches cloutées, qui à la fin de la première journée me faisait mal. En enlevant mes chaussures, je me suis aperçu que mes pieds avaient enflé. Je me suis demandé ce que cela pouvait être quand on devait porter ce type de chaussure toute la journée en 1940.

1 commentaire:

Eleonora a dit…

Ben on voudrait en savoir plus sur l'état du cinema...Racooontes !